Quelles sont les solutions pour lutter contre la précarité menstruelle ?

précarité menstruelle
La précarité menstruelle est un sujet global, mondial et qui touche tous les pays du monde. On estime que 500 millions de femmes sur terre seraient dans cette situation. Ce qu'on appelle "précarité menstruelle", c'est le fait pour une femme de ne pas avoir, ou avoir un accès difficile aux produits d'hygiène menstruelle comme les protections. Quelle est la situation exacte dans le monde, et quelles sont les pistes pour améliorer la situation ?

Table des matières

Quelle est la situation de la précarité menstruelle dans le monde ?

Dans cet article, on fait le point sur les efforts mis en place dans le monde pour lutter contre la précarité menstruelle. La précarité menstruelle désigne donc les difficultés d’accès des femmes, pendant leur période de règles, à des protections périodiques.

La crise du Covid-19 a d’ailleurs augmenté les difficultés d’accès aux protections périodiques. Le milieu étudiant est, à ce titre, fortement touché en France. En effet, près d’une étudiante sur trois rencontrerait des difficultés d’accès à des protections périodiques en quantité suffisante pendant ses règles.

Néanmoins, les choses commencent doucement à bouger, et les initiatives contre la précarité menstruelle fleurissent à travers le monde.

Dans le monde, la précarité menstruelle est un sujet qui touche près de 500 millions de femmes. En France, ce serait entre 1.5 et 2 millions de femmes concernées. On parle donc d’un vrai problème qui concerne une grande partie de la population mondiale.

Face à ça, les pays réagissent, de manière plus ou moins concrète, pour améliorer la situation de ces femmes qui souffrent de cette situation. Chacun n’applique pas, ou ne propose pas les mêmes solutions.

Voici d’ailleurs les solutions qui existent pour venir à bout de la précarité menstruelle autour du monde.

Les protections périodiques gratuites

La gratuité des protections menstruelles est le sujet qui revient le plus, et le plus rapidement, quand on parle de lutter contre la précarité menstruelle. De nombreuses associations luttent en ce sens pour que les États rendent les protections gratuites.

Si c’est encore un bel idéal pour presque toutes les femmes, un pays a pourtant sauté le pas ! Il s’agit de l’Écosse. Le Parlement a voté à l’unanimité le 25 février 2020 pour la gratuité des protections périodiques. Cette mesure, au coût estimé à 11 millions d’euros (par an), fait de l’Écosse le premier pays à rendre gratuit l’accès aux protections périodiques. Celles-ci sont distribuées gratuitement dans des lieux dédiés, à toutes les femmes !

Une belle mesure, qui fait pour l’instant figure d’exception dans le monde. En effet, aucun autre pays n’a mis en place la gratuité des protections périodiques pour toutes.

Certains pays ont cependant instauré la gratuité des protections périodiques pour certaines catégories de femmes. Ce serait principalement pour les plus touchées par la précarité menstruelle. Ainsi, en Corée du Sud et au Royaume-Uni, une carte permet aux femmes les plus démunies d’avoir accès gratuitement à des protections hygiéniques.

De nombreuses initiatives visant les plus jeunes, comme les étudiantes/lycéennes se sont développées en Europe, en Asie du Sud Est et aux États-Unis. À travers la mise à disposition gratuite de protections dans les établissements scolaires et universités.

En Allemagne, ce sont surtout des organismes privés (associations, lieux publics comme les musées…) qui proposent des protections gratuites. Néanmoins, les initiatives mises en place par les pays commencent à voir le jour. Comme aux États-Unis, où certains états financent la distribution de protections périodiques dans les établissements scolaires.

Et en France alors ?

Bonne nouvelle pour les étudiantes françaises, en France aussi ça bouge !

Frédérique Vidal, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, a annoncé la mise à disposition gratuite de protections périodiques pour les étudiantes à la rentrée 2021.

Cette nouvelle mesure, de réduction de la précarité menstruelle, passera par de nouvelles subventions accordées aux associations et aux universités. Avec principalement la mise en place de distributeurs de protections jetables. Ceci afin de mettre à disposition des protections hygiéniques gratuitement directement dans les CROUS ou sur les lieux d’étude.

Ainsi, même si les efforts se poursuivent, les politiques de santé publique visant à lutter contre la précarité menstruelle restent timides. Elles se limitent souvent à une seule catégorie de femmes et restent inexistantes dans de nombreux pays.

Le remboursement des protections périodiques

Une autre voie dans la lutte contre la précarité menstruelle, c’est le remboursement des protections périodiques.

En effet, les dispositifs de distributions de protections périodiques gratuites se tournent généralement uniquement vers des produits jetables : tampons, serviettes. C’est évidemment « déjà bien », mais ça ne permet pas aux femmes de choisir leur protection.

Le remboursement pourrait permettre à chaque femme de choisir la protection la plus adaptée à ses besoins.

En France, les protections réutilisables comme les culottes menstruelles ou les cups entrent dans la catégorie des produits d’hygiène féminine remboursés par certaines mutuelles. Ces produits sont également considérés depuis 2016 comme des produits de première nécessité. Ils bénéficient donc d’un taux de TVA réduit de 5.5 % (contre 20 % avant !).

Le remboursement des protections périodiques passe par deux canaux principaux :

  • Les initiatives privées
  • Les initiatives publiques

En effet, de plus en plus d’entreprises, de mutuelles ou d’associations, distribuent ou remboursent les protections périodiques. Par exemple, certaines mutuelles étudiantes proposent le remboursement de protections (renseignez-vous auprès de votre mutuelle !). Même si elles restent peu nombreuses, certaines entreprises permettent même à leurs employées de prendre des jours de congé en cas de règles douloureuses.

La nécessité de prendre en compte les besoins des femmes pendant leurs règles est de plus en plus importante. Des initiatives ont commencé à voir le jour. Et ce, y compris dans le domaine public. En effet, certaines métropoles françaises étudient la possibilité de mise à disposition d’une enveloppe destinée à l’achat de protections périodiques.

Vers le développement du « congé menstruel » ?

Dans certains pays, la prise en compte des menstruations va même plus loin. Au Japon, par exemple, le congé menstruel est permis par la loi depuis 1947 ! Les femmes sont donc autorisées à prendre un jour de congé en cas de règles douloureuses.         

Néanmoins, il faut rester pragmatique. Bien que ce congé existe dans la loi, il est en fait peu sollicité par les femmes. Effectivement, il est difficile pour les femmes de demander un jour de congé à leur patron pour cette raison.

Si l’initiative est à saluer, il s’agit surtout de faire changer les mentalités et briser les tabous sur les menstruations. Pour que les femmes puissent bénéficier, si elles en ressentent le besoin, d’un congé menstruel sans que cela ne nuise à leur vie professionnelle ! Et en la matière, il reste de nombreux efforts à faire !

La difficulté d’accès à des protections hygiéniques dans de nombreux pays

Dans le monde, la lutte contre la précarité menstruelle a de beaux jours devant elle. En effet, celle-ci touche près de 500 millions de femmes.

Rien qu’en France 1.5-2 millions de femmes rencontrent des difficultés d’accès à des protections périodiques. Ce phénomène touche principalement les catégories les plus précaires de la population comme les étudiantes, mères célibataires et sans emploi, et les personnes sans domicile fixe.

De plus, les règles restent très largement associées à un véritable tabou à travers le monde. Dans de nombreuses cultures comme en Inde ou au Népal, les femmes en période de règles sont considérées comme impures. Les jeunes filles n’ont pas l’autorisation de toucher la nourriture et de préparer les repas. Elles peuvent même être contraintes de vivre en dehors du domicile familial. On parle alors d’exil menstruel.

Au-delà des tabous culturels qui entourent les règles, de nombreuses femmes n’ont pas les moyens d’accéder à des protections périodiques ou à des installations sanitaires. Si dans la majorité des pays européens, les femmes commencent à pouvoir choisir leurs protections en fonction de leurs besoins : jetables, lavables, bio ou non…

Dans de nombreux pays, faute de protections jetables abordables, elles sont contraintes de fabriquer des protections de fortune. Avec du tissu, et même de la boue séchée (qui est connue pour ses capacités absorbantes).

En Inde, seulement 12 % des femmes ont les moyens de se procurer des protections hygiéniques jetables.

De nombreuses jeunes filles, ne peuvent souvent pas aller à l’école et souffrent d’exclusion sociale pendant leurs règles. Cette réalité touche de nombreuses filles en Uruguay et dans de nombreux pays d’Afrique ou d’Asie. Cela accentue les inégalités de genre en matière d’éducation. Et met également en danger la santé des femmes. Sans installations adaptées, elles sont plus sujettes aux infections et aux maladies. La précarité menstruelle est donc un véritable enjeu de santé publique.

Les initiatives récentes de lutte contre la précarité menstruelle qui donnent de l’espoir aux femmes !

Malgré tout, quelques initiatives redonnent le sourire. Dans les pays les plus développés, le choix des protections menstruelles disponibles augmente. L’entrée récente sur le marché français des culottes menstruelles et serviettes en coton bio, permet aux femmes d’avoir un plus large choix en matière de protections périodiques. D’ailleurs, les règles font de plus en plus partie du débat public. Les publicités ont même rendu leur vraie couleur au sang menstruel. Le rouge, c’est quand même mieux que le bleu canard !

Si dans le monde parler des règles est encore tabou, de nombreuses associations internationales comme l’UNICEF reconnaissent l’importance de l’accès à des protections périodiques. Cela en matière de développement, égalité des genres, santé.

La lutte contre la précarité menstruelle est un enjeu fort pour l’émancipation et la santé des femmes à travers le monde. Elle est le symptôme de la honte sempiternelle qui entoure les menstruations. Il s’agit alors de saluer les initiatives mises en place et briser les tabous autour des règles. Afin de permettre à toutes les femmes de vivre leurs règles avec dignité et en sécurité.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *